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Paul Laurent Assoun BIBLE
Le prophétisme féminin
(6 séances)
Pourquoi en certains cas (Deborah, mais aussi Myriam et Hulda et quelques autres) c’est une femme qui est requise dans la fonction prophétisante? Cas nettement minoritaire par rapport aux homologues masculins, mais d’une originalité qui mérite l’attention et qui culmine avec « l’action de grâce » de Deborah, réputée l’un des plus anciens textes bibliques. Je continuerais ainsi la lecture biblique littérale en lien avec une anthropologie psychanalytique du féminin. Cela permettrait de poursuivre la réflexion sur le lien crypté entre prophétie et infécondité qui est l’un des points de conclusion du cours de cette année sur le désir d’enfant et l’épreuve du manque.
Mickaël Benadmon MISHNA
Les six ordres de la Mishna
(6 séances)
Le corpus mishnaïque sert de support au commentaire du Talmud de Babylone et du Talmud de Jérusalem. En tant que tel, il est présent dans toute la littérature rabbinique. Cependant, son statut de support ne le présente pas au lecteur comme une œuvre indépendante et en ce sens le transforme en un texte secondaire qui n’a en soi aucune innovation. Dans le cadre de ce cours, nous proposons de restituer à la Mishna ses lettres de noblesse et de porter notre réflexion sur les six ordres qui la composent. Nous tenterons d’analyser la révolution structurelle qu’elle porte à travers une lecture historique et littéraire et serons à même de saisir sa portée spirituelle pour le lecteur contemporain.
Claude Birman BIBLE
La norme du collectif dans la Torah
(6 séances)
Le récit de l’engendrement des enfants de Jacob dans la Genèse, et celui de leur bénédiction à la fin du même livre, anticipe une distribution collective de l’identité de leur père. A l’opposé de la fameuse horde primitive parricide, il s’agit ici de penser la filiation-médiation aléatoire entre parenté et socialité. La vie collective doit permettre et assurer une pleine différenciation des vocations, tout en préservant et en accomplissant, par leur complémentarité, l’orientation et l’unité du projet parental initial. C’est la question des «douze tribus d’Israël », et de l’organisation de leur campement au désert dans le Livre des Nombres.
Rony Klein MIDRASH
Y a-t-il un ou deux Messies dans la tradition juive?
(4 séances)
Tout le monde a entendu parler du Messie, cet homme providentiel que les Juifs attendent depuis plus de 2000 ans, et que les Chrétiens ont trouvé en Jésus de Nazareth. Mais comment est née l’idée messianique, et comment s’est-elle exprimée dans les sources juives? Ce cours se donne pour tâche de suivre l’idée messianique à travers les méandres d’une idée assez peu connue, celle de la division du Messie en deux, Messie fils de Joseph et Messie fils de David. Cette idée prend sa source dans le Talmud, où elle reste très marginale, mais elle connaîtra un développement inattendu chez certains auteurs de la Kabbale, et elle trouvera un nouveau souffle au 20e siècle, à l’ère du sionisme. Qui est donc ce mystérieux Messie fils de Joseph, et quel est sa fonction dans l’économie messianique?
Bernard Maruani TALMUD
L’impureté selon la tradition hébraïque
(6 séances)
La question de l’impureté tient un rôle essentiel dans la conscience et l’existence du peuple du Livre. En témoigne la place que lui accordent la Bible et la tradition rabbinique. Le Pentateuque ou Torah lui consacre plusieurs chapitres du Lévitique et de longs passages des livres des Nombres et du Deutéronome. Parmi les prophètes mentionnons Ezéchiel chez qui elle consiste une question essentielle. La Michna, le code législatif canonique de la tradition rabbinique, lui réserve l’un de ses six grands ordres, celui des Puretés (Toaroth), soit douze traités sur les soixante-trois que compte le Talmud. Consistant en un système d’interdictions, d’obligations, de rites purificatoires et sacrificiels, essentiellement centrés sur le sanctuaire (miqdach) et l’offrande sacrificielle (qodachim), l’impureté est également au cœur de l’ordre des Saintetés (Qodachim). De fait la problématique de l’impureté est omniprésente.
Cette étude sur textes de la tradition hébraïque présentera les diverses types d’impureté, les catégories et les concepts qui régissent cette dernière. Elle montrera comment la problématique de l’impureté sous-tend et structure l’histoire sainte, et notamment son eschatologie ;
Yehuda Moraly HERMENEUTIQUE
Le meurtre purificatoire à la scène et à l’écran: La Shoah pressentie et souhaitée :(1876-1942)
(6 séances)
On peut envisager les rapports qui existent entre la Shoah et le domaine artistique de différentes manières. Il y a d’abord l’immense domaine des romans, des films ou des pièces montrant des scènes de la Shoah. Ces œuvres sont si nombreuses qu’existent déjà des catalogues qui les recensent et les classent. Il y a ensuite le champ, plus restreint, des manifestations littéraires ou théâtrales pendant la Shoah, dans les ghettos ou dans les camps. L’activité théâtrale, à Térézin ou ailleurs était intense. Je voudrais m’attacher ici à une autre forme de rapport : analyser des œuvres écrites avant la Shoah ou tournées avant qu’elle ne soit révélée au grand jour, des œuvres qui de manière plus ou moins voilée, souhaitent la mort du Juif et la présentent comme la condition nécessaire à l’établissement d’une société heureuse. L’élimination d’un personnage dont les caractéristiques correspondent aux stéréotypes juifs va ouvrir aux personnages positifs, symbolisant le peuple, allemand, français, les portes du bonheur.
Eric Smilévitch TALMUD
« Autorité parentale contre dictature d’opinion et tyrannie politique »
(6 séances)
Nous nous efforcerons d’explorer le précepte d’ « honorer père et mère » dans la Bible et le Talmud, précepte tenu pour fondamental. Quels sont ses motivations et quels sont ses enjeux ?
L’autorité parentale n’est pas une question légale, relevant du droit et décidé par l’Etat, mais un précepte adressé aux enfants d’honorer et de craindre à égalité père et mère. Elle est une forme de relation humaine à laquelle est convoqué tout être humain pour la seule raison qu’il est « né », et que sa naissance est constituante de son être et de sa vérité.
Liliane Vana HALAKHA
Image, statue, idole: La halakhah hier et aujourd’hui
(6 séances)
La Torah fait deux injonctions majeures : l’interdiction se livrer à un culte idolâtre d’une part et, d’autre part, l’obligation de détruire les images, briser les statues, déraciner, voire brûler, les arbres vénérés (la ’asherah), etc. afin d’éradiquer l’idolâtrie, d’en désacraliser les objets de culte et de les faire disparaître.
Or à l’époque de la Mishnah, les sages tentent d’empêcher les Juifs de détruire les idoles en élaborant de nouvelles règles selon lesquelles seul l’idolâtre peut (halakhiquement) désacraliser une idole. Dorénavant, cet acte est nul et non avenu s’il est accompli par un juif. En outre, la littérature talmudique fait état de la détention d’images et de statues par de grandes figures rabbiniques. Comment expliquer ces évolutions ?
Plus tard les règles relatives à l’idolâtrie (‘avodah zarah) serviront de cadre de réflexion halakhique pour l’analyse des nouvelles religions monothéistes. Qu’en est-il de nos jours ?
Comment expliquer la détention des images (dessins et photographies) des grands maîtres du passé et du présent et par les grands maîtres du présent.
Nul doute que – indépendamment de la question de l’idolâtrie – le rapport des Juifs à l’image, la statue et les formes figuratives a changé depuis l’époque de la Mishnah.
Michaël Wygoda et Noémie Benchimol TALMUD
La méthode talmudique
(4 séances)
Cette série ne sera pas constituée de cours à proprement parler, où un Professeur délivre verticalement un savoir déjà constitué. Elle est plutôt conçue pour rendre visible le travail de havrouta, de compagnonnage d’étude face à une unité talmudique – la Souguia. Comment aborder sa structure, rendre raison de ses enjeux, de ses débats, en bref comment penser avec le texte, qui sera ici seule parole contraignante d’autorité, et surtout, comment penser à deux ? Il s’agira notamment de travailler des textes relatifs à la question de l’éthique publique : qui est crédible en justice ? Qui a, ou n’a pas, de parole ? Comment le Talmud pense-t-il la réputation, l’honneur, l’infamie et la honte ? Pourquoi la confiance est-elle centrale pour la société et comment le droit talmudique vient-il garantir la confiance dans la Loi, renforcer la confiance interpersonnelle et fluidifier les échanges économiques tout en protégeant les plus faibles ?
Tous nos cours peuvent être suivis sur internet, sur la page de l’Université en Ligne du Judaïsme:
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Vous pourrez y suivre aussi à votre gré les séminaires des années précédentes.